Enjeu n°3 : Disponibilité de la ressource et risque inondation

  • Contexte :

La ressource en eau (superficielle et souterraine) est relativement abondante sur le bassin versant de l’Elorn. Elle permet de répondre aux besoins des activités humaines en quantité suffisante, y compris en période d’étiage grâce au soutien d’étiage assuré par la retenue du Drennec. Toutefois, cette ressource est localement insuffisante sur certains cours d’eau du territoire (Penfeld, ruisseau du Costour et de Guipavas) pour répondre aux besoins de prélèvement d’eau des activités et assurer un débit suffisant pour la vie aquatique.

Sur les eaux de surface, l’objectif du SAGE est de concilier les prélèvements actuels et futurs avec le respect des contraintes environnementales imposées par la réglementation.

Pour cet enjeu, le tableau de bord contient 16 actions réparties dans 4 thématiques :

1 – Adaptation de la gestion quantitative

Débits minimums

Tout ouvrage de prélèvement dans un cours d’eau doit règlementairement fonctionner en maintenant en permanence dans la rivière un débit minimal, ou « débit réservé ». Il est également appelé « débit minimum biologique » et correspond au débit minimal garantissant en permanence la vie, circulation et reproduction des espèces (poissons et autres).

Les propriétaires et exploitants des différents ouvrages cités ci-dessous sont invités à adapter la gestion de leurs ouvrages afin d’améliorer la continuité écologique dans les trois années suivant l’approbation du SAGE.

Ouvrage Cours d’eau Débit réservé ou débit minimum biologique (m²/s)
Prises d’eau
Goasmoal Elorn 0,26
Pont Ar Bled Elorn 0,8
Kerléguer Penfeld 0,069
Moulin de Kerhuon Rivières de Guipavas 0,043
Piscicultures
Moulin de Launay Elorn 0,1
Moulin de Menaouen Elorn 0,2
Pont ar Zall Elorn 0,26

Depuis 2000, le suivi effectué au niveau des prises d’eau potable montre que les débits mesurés sont rarement passés sous les seuils de débit réservé fixés par le SAGE.

2 – Politique d’économie de l’eau

Afin de développer les efforts d’économies d’eau sur le territoire, les collectivités sont incitées à développer une politique d’économies d’eau. Elles réfléchissent également aux moyens d’optimiser les quantités d’eau utilisées pour l’arrosage des espaces verts et l’entretien des voiries (réutilisation des eaux pluviales, utilisation d’eaux alternatives…).

Suivi de la consommation d’eau

La consommation annuelle moyenne par abonné est en baisse notable depuis 2007. Bien que cette baisse s’observe sur la quasi-totalité des communes du territoire du SAGE, la consommation annuelle moyenne par abonné est très variable d’une commune à l’autre (150 m3 pour Brest Métropole contre 67m3 pour Logonna-Daoulas).

Cette disparité s’explique par la présence de gros consommateurs d’eau à proximité des centres urbains ou de l’existence d’habitations secondaires inoccupées pendant la moitié de l’année dans les communes rurales.

Rendement des réseaux de distribution d’eau potable

En vue de réduire les fuites à partir des réseaux publics de distribution d’eau potable, les gestionnaires doivent programmer leur entretien et leur renouvellement de manière à :

  • Maintenir des rendements moyens annuels primaires de l’ordre de 80% en zone rurale et 85% en zone urbaine ;
  • Maintenir les Indices Linéaires de Perte (IPL) tels indiqués dans le tableau ci-dessous.

Type de réseau Limite haute pour un ILP acceptable (m3/j/km)
Indice de consommation (m3/j/km) Correspond à un réseau
> 30 Urbain < 10
10 à 30 Intermédiaire < 5
< 10 Rural < 2,5

Les ILP des réseaux du territoire du SAGE respectent les limites hautes fixées pour les zones urbaines, intermédiaires et rurales. Sur les communes à caractère plutôt rural, l’ILP reste inférieur à 2,5 m3/j/km. De même sur le territoire de Brest Métropole, l’ILP moyen est de 4,5 m3/j/km.

Le rendement primaire du réseau de distribution sur le territoire de Brest Métropole est de 85.2% ce qui reste un peu faible pour un secteur principalement urbain. Les autres communes du territoire du SAGE ne respectent pas toutes les exigences de rendement (près de 20% des rendements inférieurs à 80%).

Démarches d’économies d’eau dans les communes

La mise en place de politiques d’économies d’eau n’est pas très répandue sur le territoire, la réutilisation des eaux pluviales ou l’utilisation d’eaux alternatives ne sont pas encore très développée.
Cependant, la prise en compte de cette problématique apparaît davantage aujourd’hui dans les projets d’aménagement urbain et les projets de réaménagement de bâtiments ou d’espaces publics existants.
De plus en plus de communes mettent également en place des supports de sensibilisation pour les usagers, principalement par le biais des bulletins communaux.

3 – Connaissance et suivi des ressources

Mise en place d’un observatoire de captage et forage d’eau

Le Syndicat du Bassin de l’Elorn réalise le recensement des captages et forages d’eau existants sur le territoire du SAGE.

L’objectif est de garder en mémoire l’existence des captages et forages d’eau fermés afin de pouvoir envisager, si besoin, leur réouverture et de suivre l’évolution de l’environnement des captages et forages d’eau ainsi que leur usage.

Cet observatoire a été réalisé à partir de la base de données du BRGM.

4 – Prévention des risques d’inondation

Elaboration des schémas directeurs de gestion des zonages communaux et d’assainissement des eaux pluviales

  • Schéma directeur de gestion des eaux pluviales

Selon l’article 9 du règlement du SAGE, les collectivités publiques doivent réaliser un schéma directeur de gestion des eaux pluviales. Les délais de réalisation suivant l’approbation du SAGE sont définis en fonction des secteurs prioritaires défini préalablement et sont de deux ou trois ans en fonction de ces derniers.

Ce document établit des règles de maîtrise des eaux pluviales s’appuyant sur le guide de gestion des eaux pluviales élaboré par les services de l’Etat pour la région Bretagne. Ces règles se basent sur un événement qui provoque la crue décennale sur le cours d’eau récepteur.

Sur les communes de Landerneau et Daoulas, le dimensionnement des ouvrages se basent sur l’événement provoquant la crue centennale, dès lors qu’ils sont situés en amont des secteurs exposés au risque d’inondation.

  • Zonages communaux d’assainissement des eaux pluviales

Conformément à l’article L.2224-10 du code général des collectivités territoriales, les collectivités publiques doivent délimiter :

  • Les zones où des mesures doivent être réalisées pour limiter l’imperméabilisation des sols et pour assurer la maîtrise du débit ainsi que de l’écoulement des eaux pluviales et de ruissellement ;
  • Les zones où il est nécessaire de prévoir des installations de gestion des eaux pluviales (collecte, stockage et traitement) supplémentaires lorsque ces dernières sont propices aux pollutions.

La démarche de réalisation du schéma directeur des eaux pluviales et celle du zonage communal d’assainissement des eaux pluviales sont couplées, le premier découlant du second.

Actuellement, 12 communes du territoire disposent d’un schéma directeur des eaux pluviales et d’un zonage communal d’assainissement des eaux pluviales : Daoulas, Dirinon, Irvillac, Landivisiau, La Forêt-Landerneau, l’Hopital Camfrout, la Martyre, Saint Urbain, Saint-Thonan, Saint-Divy, Treflevenez et le Trehou.

Les huit communes de Brest Métropole disposent d’un zonage d’assainissement des eaux pluviales succinct qui va être amené à évoluer lorsque le schéma directeur des eaux pluviales, actuellement en cours, sera terminé.