Présentation des travaux
Présentation de l’ouvrage
Le barrage du Drennec mis en eau en 1982 a été construit afin de soutenir le débit d’étiage du fleuve Elorn et de garantir l’alimentation en eau potable d’un bassin de vie de 300 000 habitants. Cette réserve stratégique de 8,7 millions de m3 alimente également les habitants de territoires situés en dehors du périmètre hydrographique dans lequel il s’inscrit grâce aux interconnections de secours. Accessoirement, l’ouvrage produit de l’électricité via des turbines mises en place en 2009. Ce barrage de 25 m de hauteur, dont le syndicat de bassin de l’Elorn est le propriétaire et le gestionnaire, fait l’objet d’une surveillance particulière avec notamment des visites annuelles, des revues de sûreté et examens techniques complets tous les 10 ans, le tout sous le contrôle des services de l’Etat (DREAL).
L’ouvrage dispose de trois systèmes d’évacuation de régulation des débits :
- La conduite forcée avec une prise d’eau à la côte 138,5 m soit à quelque 17 m de profondeur par rapport au niveau de la tulipe déversoir, et qui permet de gérer l’alimentation régulée de l’Elorn pour des débits jusqu’à 1500 l/s
- Le déversoir (côte 155 m) pour la gestion du niveau maximum de la retenue et l’évacuation des débits de crues
- La vidange avec une prise d’eau également à la côte 138,5 m qui permet de vidanger complètement la retenue, de palier à tout problème sur la conduite forcée pour maintenir un débit minimum dans l’Elorn, et également de renforcer la capacité d’évacuation du déversoir en cas de crues exceptionnelles
C’est ce dernier système d’évacuation dit de vidange qui fait l’objet principal des travaux
Contenu des travaux
La dernière revue de sûreté du barrage (2015/2016) a identifié la nécessité de rénover les organes de vidange de l’ouvrage qui datent de la construction de celui-ci.
La vidange est gérée par deux vannes guillotine disposées successivement sur le conduit de vidange en aval de la prise d’eau. La manœuvre de ces vannes se fait à partir de la chambre de vannage située au-dessus du conduit de vidange, par l’intermédiaire de deux vérins commandés par une centrale hydraulique et une armoire de commande électrique.
Lors de la dernière inspection, la reprise des deux vannes fuyardes et atteintes par la corrosion a été prescrites à échéance 2024. Or cette indispensable opération de maintenance nécessite la mise en place coûteuse d’un batardeau sur la prise d’eau.
Dès lors, il y avait opportunité à engager une opération globale de rénovation des organes de manœuvre du vannage (vannes, conduit blindé, vérins, centrale hydraulique) qui datent de la construction de l’ouvrage avec également la modernisation du système de commande électrique et de la supervision.
Les travaux comprennent ainsi :
- Les travaux de batardage et la mise à sec de la conduite de vidange ;
- La dépose, la remise en peinture et le remplacement des équipements d’usure (étanchéité, appuis) puis la repose de la vanne de garde ainsi que la vanne de réglage du circuit de vidange ;
- Le sablage et remise en peinture des pièces fixes, tampons et carter ;
- Le remplacement des vérins hydrauliques de manœuvre
- Le remplacement de la centrale hydraulique
- Le remplacement à neuf et l’adaptation du contrôle commande locales des vannes (vannes de vidange mais aussi vannes sur conduite forcée) ;
- Le remplacement à neuf des équipements de supervision et de la commande déportée des vannes comprenant la mise en œuvre du réseau de communication entre la maison du barrage et la chambre des vannes ;
- La mise en place d’une instrumentation pour la mesure automatisée du niveau de la retenue
Calendrier de réalisation
Les inspections détaillées et l’arrêté préfectoral pris en conséquence ont conduit le syndicat de bassin de l’Elorn, propriétaire et gestionnaire de l’ouvrage, a engagé :
- Un diagnostic approfondi en 2022 avec la SAFEGE son prestataire agréé pour le suivi de cet ouvrage et assistant à maîtrise d’ouvrage
- Puis, des études de maîtrise d’œuvre pour la rénovation des organes de vidange et la sécurisation de la commande du barrage d’alimentation des vannes
Pour la réalisation de ces travaux, le Maitre d’ouvrage a confié une mission de maitrise d’œuvre complète à SETEC ISM
Le projet est entré en 2023 dans sa phase opérationnelle avec :
- L’achèvement des études d’avant-projet en juillet 2023.
- Le lancement de la consultation puis la notification des marchés en juillet 2024
- La réalisation des études d’exécution pendant l’été 2024
Parallèlement le syndicat de bassin a procédé progressivement depuis le début de l’été à la vidange partielle de l’ouvrage, afin de disposer d’un niveau bas de retenue permettant de réaliser les opérations successives sur les deux vannes. La remontée du niveau du lac à un niveau proche de celui du déversoir conduirait en effet au report de la fin des travaux à l’été 2025 avec une gestion dégradée de l’ouvrage dans l’intervalle.
La mise en place du batardeau qui permet les interventions sur les vannes a été finalisée début novembre. Cette opération va permettre d’engager la réfection des pièces fixes en acier (carter des vannes, conduit blindé) de la vidange puis le traitement successif des deux vannes et de leurs équipements. Les travaux sur la commande électrique seront réalisés en coordination avec comme objectifs le maintien de la fonctionnalité du barrage et d’un achèvement de l’opération en février 2025.
A noter les contraintes sur le niveau de retenue pendant le chantier (maintien d’un niveau sous le seuil du déversoir) et la nécessité de tenir les délais afin de permettre le remplissage de la retenue pour l’été 2025 (approvisionnement eau potable et soutien de l’étiage de l’Elorn)
Intervenants et coût de l’opération
Les travaux réalisés sous la maîtrise d’œuvre de SETEC ISM ont été attribués :
- A l’entreprise John Cockerill pour les travaux de vantellerie qui fait appel à des sous-traitants notamment pour la mise en place du batardeau principal, les travaux de protection anticorrosion, la fourniture des équipements hydrauliques
- A l’entreprise Jacques Bernard pour les travaux de commande électrique, de modernisation de la supervision
Le montant total de l’opération est évalué à 900 000 € TTC en intégrant les coûts de maîtrise d’œuvre, les prestations de coordination SPS et de contrôle extérieur
Les travaux font l’objet d’un soutien de l’Etat dans le cadre du fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires – fonds vert, pour un montant de 116 000 €.